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Marie Logé : « Avec Better, je veux contribuer à démocratiser la philanthropie »

Degroof Petercam - Marketing & Communication Specialist
A travers la Fondation Gingo, première plateforme de philanthropie collaborative, Degroof Petercam a soutenu le lancement de Better, un abonnement digital solidaire qui promeut une philanthropie pour tous. Retour sur cette innovation philanthropique selon le point de vue de sa cofondatrice Marie Logé.

Quelle est la mission principale de Better ?

Marie Logé : Better part d’un constat : tandis que le nombre de donateurs augmente d’année en année en Belgique, les jeunes demeurent en marge de ce mouvement. Pourquoi ?

Les millennials (25-45 ans) ne sont pas moins altruistes que leurs aînés. Au contraire, ils sont conscients des défis majeurs auxquels notre société est confrontée et même désireux d’y contribuer. Ce qui leur fait défaut est d’un autre ordre : un outil adapté à leur manière de procéder. Ces jeunes professionnels réagissent davantage à des invitations digitales (la langue la mieux parlée de cette génération), en images (ils lisent peu) et qui requièrent peu d’efforts (ils ont peu de temps) ainsi qu’à des propositions inspirantes (ils sont idéalistes), collaboratives (ils sont conscients de la force du collectif) et gratifiantes (ils aiment savoir qu’ils font la différence).

Si cette génération pouvait dès aujourd’hui être initiée au don, elle ferait croître aussi bien le nombre de petits donateurs en Belgique que la contribution des philanthropes actifs de demain. Better fait de cet espoir son défi et apporte à cette projection une solution : un abonnement solidaire digital, axé sur les donateurs.

Comment votre projet s’inscrit-il dans le paysage philanthropique belge ?

Marie Logé : Le montant global donné chaque année à des initiatives philanthropiques augmente en Belgique, le nombre de foyers donateurs également, mais le montant moyen des dons par foyer est de moins en moins en important. Better prend la balle au bond et entend même élargir ce sillon en contribuant à une démocratisation de la philanthropie.

D’abord, à contre-courant de l’idée selon laquelle le don serait réservé à un petit nombre d’acteurs disposant de grands montants, Better veut montrer que toute somme, donnée sur la durée et collectivement, c’est déjà le changement. À côté d’un modèle descendant, donc, Better propose un modèle de philanthropie ascendante.

Ensuite, en marge d’un modèle traditionnel proposant des conseillers pour des donateurs individuels et importants, Better rassemble un grand nombre de petits donateurs et se positionne comme conseiller digital de philanthropie collaborative.

Enfin, contre une vision du don fait par culpabilité ou obligation, Better veut faire du don une habitude et un plaisir, mû par l’inspiration.

Qu’apporte concrètement Better à la philanthropie ?

Marie Logé : Au monde de la philanthropie, Better entend offrir trois choses : un nouveau public, de nouvelles pratiques et des statistiques.

Premièrement, Better parle le langage de la jeune génération et entend amener vers la philanthropie ce public désireux de donner, mais qui ne donne pas encore, en lui proposant une solution adaptée à ses besoins.

Deuxièmement, la philanthropie est parfois faussement perçue comme un environnement régi par des structures établies, des procédures contraignantes et des moyens de communication datés. Better prend le contre-pied de cette perception et apporte à la philanthropie tout ce qu’une startup peut lui offrir : des dispositifs digitaux, des processus simples et automatisés et une communication attrayante.

Troisièmement, l’évolution de la philanthropie en Belgique est freinée par un manque ou une absence d’instruments de mesure efficaces et de données. Par rapport à la France, les Pays-Bas ou le Royaume-Uni, peu d’études systématiques existent sur la philanthropie en Belgique. Faute d’informations fiables, la tendance est à l’extrapolation, ce qui rend très ardu le travail des initiatives qui visent à professionnaliser le secteur. Better veut apporter sa pierre à l’édifice et a mis en place des métriques performantes pour mettre à disposition de l’écosystème philanthropique des statistiques pertinentes. Lorsque Better aura atteint un nombre critique d’utilisateurs, les données anonymisées produites pourront servir au secteur dans son ensemble.

Marie, quelle était ta motivation pour prendre les rênes de Better ?

Marie Logé : Le défi est ambitieux, et c’est ce qui me plaît ! J’y crois vraiment. Notre génération a envie de s’investir, nous sommes ravis de lui donner les bons outils. Je suis passionnée à l’idée de bâtir une communauté de donateurs réunie autour du plaisirrenouvelé de contribuer à une société plus juste, plus verte et plus ouverte et des associations qui reçoivent les moyens de leurs ambitions.

Le projet est passionnant, car il se mue dans l’action. En six mois, nous avons déjà créé une plateforme qui fonctionne. De là, nous allons itérer, nous améliorer et être à l’écoute des associations et des donateurs. Et puis, nous avons plein d’idées pour la suite. L’abonnement Better émerge de la phase Bêta. Il est désormais en ligne. Nous mettons tout un œuvre pour qu’il compte 5.000 membres dans un an. Toutefois, l’abonnement n’est que le premier pas d’une itération qui sera guidée par les retours des utilisateurs et les meilleures pratiques du monde des startups. D’abord, Better projette de recourir à l’intelligence artificielle pour affiner le profil de ses abonnés et leur proposer des associations toujours plus ajustées à leurs préférences. À terme, Better ambitionne de se positionner comme plateforme de gestion digitale de l’ensemble des dons de ses utilisateurs.

Avec Better, on a voulu faire passer l'ancienne plateforme Gingo à un autre niveau, tant en termes d'expérience utilisateur que d'ambition, d'impact et d'audience 

Xavier Van Campenhout - Président Fondation Degroof Petercam
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Better est l’évolution de la plateforme de crowdgiving Gingo, lancée par la Banque Degroof Petercam en 2015. Aujourd’hui, Better est une association indépendante dirigée par Marie Logé (CEO) et Thomas Carton de Wiart (CTO). Le projet est financé pour son lancement par la Fondation Gingo (fondation d’utilité publique) à la gouvernance de laquelle participe la Banque Degroof Petercam. L’équipe est coachée par Xavier Van Campenhout (Président Fondation Degroof Petercam) et bénéficie d’un partenariat avec la Fondation Roi Baudouin.
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