Quatre scénarios : du moins favorable au plus positif pour les actifs risqués
1. Escalade du conflit, aucun accord en vue
Dans ce premier scénario, les deux parties prenantes campent sur leurs positions. Les Ukrainiens ne déposent pas les armes et les frappes russes s’intensifient. Les Russes utilisent d’autres armes plus destructrices et les dommages collatéraux sont importants. Les négociations se poursuivent, mais d’importantes différences subsistent entre les revendications russes et ce à quoi les Ukrainiens sont prêts à discuter. Dans ce contexte, nous n’avons probablement pas encore atteint le pic des sanctions internationales envers la Russie. Il n’est pas exclu dans ce scénario que l’Europe instaure un embargo sur les exportations de gaz et de pétrole russes, causant une nouvelle hausse du prix de l’énergie et plongeant cette fois l’Europe en récession. Les marchés financiers réagiraient négativement à ces sanctions supplémentaires qui toucheraient les importations européennes d’énergie qui, jusqu’alors, ont échappé aux sanctions. Les actifs risqués continueraient de souffrir, l’euro se déprécierait d’avantage et les taux sans risque baisseraient. Dans ce cas de figure, les investisseurs devraient privilégier les actions de qualité et à croissance autonome aux valeurs cycliques et faiblement valorisées.
2. Statu quo dans le conflit
Le second scénario, celui du statu quo, décrit une situation dans laquelle le conflit s’enlise. Des sanctions supplémentaires modérées restent possibles. Dans ce scénario, la croissance économique européenne ralentit, en raison de hausse précédente du prix des matières premières. Les marchés financiers restent volatiles, sans qu’une nouvelle baisse significative des actions se matérialise. Les taux sans risque restent aux alentours de leurs niveaux actuels et le dollar se maintient à un niveau élevé. Dans cet environnement, les actions d’entreprises de qualité à croissance autonome sont à favoriser.
3. Escalade du conflit avec accord éventuel
L’intensification de l’offensive russe et / ou un certain enlisement de l’armée russe permettent finalement des avancées dans les négociations. Dans ce scénario, les Ukrainiens et les Russes trouvent un compromis et un accord de cessez-le-feu est conclu. Le retrait des troupes russes de l’Ukraine pourrait entraîner une levée partielle des sanctions. Le prix des matières premières chute en réponse à cet accord et la croissance économique européenne ralentit mais reste globalement plus résiliente que dans les deux premiers scénarios. Les actions mondiales rebondissent dans ce cas de figure et le cours des actions européennes sensibles au cycle économique progresse dans une plus grande ampleur. Les taux sans risque repartent à la hausse, les marchés anticipant plus de hausses de taux des banques centrales en réponse à cette diminution des risques.
4. Vers un accord immédiat
Ce scénario est similaire au troisième scénario que nous venons de décrire, excepté que l’accord intervient plus rapidement. Dans ce cas, la hausse du prix des matières premières ne serait que temporaire. Ses répercussions pour la croissance économique européenne seraient dès lors plus limitées que si le conflit devait se prolonger. Une partie des sanctions sont levées plus rapidement et la croissance économique n’est in fine que peu impactée par la guerre. Dans ce contexte, le style « value » est à privilégier.