Marchés d’actions : le retour en force des « 7 magnifiques »
Les actions mondiales ont progressé de l’ordre de 3 % en juin. Les marchés émergents et les actions américaines ont toutes deux enregistré une performance positive d’environ 5 %. En revanche, les actions européennes ont reculé en juin à cause de l’incertitude politique qui planait sur la région. L’indice S&P 500 et le Nasdaq ont enregistré leur deuxième gain mensuel consécutif et leur cinquième gain au cours des six premiers mois de l'année. De solides gains dans le secteur technologique américain ont grandement contribué à la performance des marchés, dont Nvidia (+12,6 %) et Apple (+9,6 %). Le reste du marché est resté à la traîne : le S&P 500, à pondération égale, ainsi que les sociétés à plus petites capitalisation boursières ont terminé le mois en baisse de 1 %, ce qui a remis l'accent sur l'étroitesse du marché et les poches de valorisations élevées (Nvidia, semi-conducteurs, titres liés à l'intelligence artificielle).
En juin, la désinflation s'est poursuivie aux Etats-Unis et les données macroéconomiques ont continué de soutenir la thèse de l'atterrissage en douceur de l’économie américaine. Les chiffres d’inflation du mois de mai ont été plus faibles que prévu. L’inflation sous-jacente hors logement a atteint seulement 1,9 % en variation annuelle, soit un plus bas depuis mars 2021.
L'attention des investisseurs s'est également portée sur le ralentissement de la croissance économique. Des données telles que la faiblesse de l’indice ISM manufacturier en mai, la stagnation des commandes de biens d'équipement ainsi que l’activité du marché immobilier signalaient une décélération de la croissance économique par rapport au rythme de début d’année.
Marchés obligataires : les spreads de la France s’écartent
Les rendements des obligations d’Etat sans risque (Allemagne, Etats-Unis) ont baissé à la suite de meilleures nouvelles sur le front de l’inflation américaine et du ralentissement des indicateurs économiques. L’incertitude politique en Europe a fait augmenter le différentiel de rendement de la France et de l’Italie par rapport à l’Allemagne. Au cours du mois, les obligations d’entreprises libellées en euro ont offert une performance de 0,66 %, contre 0,37 % pour les obligations d’Etat des pays de la zone euro.
Banques centrales : une première baisse de taux de la BCE
La Banque centrale européenne a abaissé son taux directeur de 0,25 % en juin, portant ainsi le taux de dépôt à 3,75 % dans un mouvement largement anticipé par les marchés. La présidente Lagarde a déclaré lors de la conférence de presse qu'il était "très probable" que la BCE soit entrée dans la phase de "réduction" de sa politique restrictive. Toutefois, elle a davantage insisté sur le fait que cette orientation devait être validée par les données.
La Fed a quant à elle joué la carte de la patience et a maintenu son taux directeur inchangé. La projection médiane des membres de la Fed ne prévoit plus qu'une seule baisse de taux de 25 points de base cette année, en baisse par rapport à la projection de trois en mars.
Devises : l’euro impacté par l’incertitude politique
Le dollar s’est apprécié quelque peu face à l’euro en juin en raison de l’incertitude politique en France. L’augmentation de la probabilité d’élection de D. Trump à la suite de la performance médiocre de J. Biden lors du débat présidentiel a également supporté le billet vert. Le yen a continué de se déprécier par rapport à l’euro et au dollar. Au cours du mois, le franc suisse a été volatil. Enfin, l’euro s’est apprécié de plus de 5 % par rapport aux devises d’Amérique latine en juin (peso mexicain et real brésilien).
Matières premières : rebond des prix pétroliers
En début de mois, le prix du pétrole a chuté en raison de l’annonce surprise de réduction des coupes de production de l’OPEP+ plus tard dans l’année. En seconde partie du mois, les prix pétroliers ont rebondi, pour finalement clôturer juin en hausse de près de 6 %. Le prix de l’or est resté globalement inchangé durant le mois après sa bonne performance récente.