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Rentrée 2024, un nouveau chapitre pour les bourses | Blog

Rentrée 2024, un nouveau chapitre pour les bourses

Jérôme van der Bruggen - Chief Investment Officer
Malgré les turbulences sur les marchés financiers cet été, la rentrée s’annonce positive pour les bourses.

Revenons sur les événements de cet été. Qu'est-ce qui vous a marqué ?

Nous retenons deux dates importantes :
  • Mercredi 10/07 : Publication de l’inflation américaine pour le mois de juin. Pour la première fois depuis le printemps 2021, le chiffre passe sous la barre des 3%. Cet événement marque un nouveau chapitre pour les marchés financiers.
  • Lundi 05/08 : Mini-crash dont l’origine est mystérieuse, et presque inexpliquée. Notre analyse est qu’il faut l’attribuer à des raisons purement techniques. Il y avait, jusqu’à l’été, des excédents de réserves qui étaient placées de façon spéculative et qui ont été débouclées. En tous cas, nous avons eu chaud.

Vous parlez d’un nouveau chapitre pour les marchés à la suite de la publication de ce chiffre d’inflation américaine de juin. Pourquoi ?

Ce seuil symbolique franchi donne à la Réserve fédérale américaine (Fed) une fenêtre d’opportunité pour assouplir sa politique monétaire. Disons que puisque nous sommes en dessous de 3%, on ne peut plus lui reprocher d’être complaisante face à l’inflation si elle baisse les taux d’intérêt.
D’ailleurs, Jerome Powell l’a précisé lors d’une conférence de presse qu’il a donné à Jackson Hole dans le Wyoming. Aujourd’hui, la Fed est plus préoccupée par le ralentissement économique que par l’inflation. On sait que le marché de l’emploi se détériore. Ce changement d’attitude de la Fed est bienvenu.

Ne craignez-vous pas que le marché de l’emploi se détériore tellement que cela crée une récession ?

Franchement, non. Nous disons depuis le début du resserrement monétaire que ce resserrement finira par un « atterrissage en douceur ». C’est-à-dire que le ralentissement qui en résultera sera suffisant pour dompter l’inflation mais pas suffisant que pour créer une récession.
Avec l’assouplissement monétaire annoncé, les taux d’intérêt pourraient baisser de 2 % aux Etats-Unis d’ici l’été prochain à 3,5% (en Europe nous nous attendons à une baisse des taux jusqu’à 2,5 %). Cela donnera le souffle d’air suffisant et suffisamment tôt pour éviter la récession.

Quel sera l’impact pour les marchés ?

Cela devrait permettre au rallye de s’étendre aux secteurs qui ont été laissés pour compte dans le rallye boursier. La bourse semble avoir bien performé depuis octobre 2022 mais en fait, la reprise se concentre sur quelques valeurs d’hyper qualité. La Tech aux Etats Unis, le luxe et les valeurs pharma en Europe.
Nous pensons que le rallye va s’étendre vers les valeurs de l’industrie, l’immobilier, les marchés émergents, les valeurs du renouvelable … bref, à l’ensemble de l’économie et pas uniquement à une poignée de secteurs « gagnants ». La condition nécessaire pour que cela arrive est l’assouplissement monétaire.

Vous avez parlé des turbulences sur les marchés financiers au début du mois d'août. De quoi s'agit-il exactement et que devons-nous en penser ?

La violence de la correction, qui a duré en tout et pour tout 3 jours, reste inexpliquée. Les mesures de volatilité ont atteint des seuils historiques. On ne peut pas vraiment invoquer la détérioration économique ou les mauvais résultats des entreprises qui sont restés très bons en juillet. La seule raison valable est qu’il existe des excédents de réserves, qui étaient placées de façon spéculative et qui ont dû être débouclées à toute vitesse. Les spéculateurs ont sans doute interprété les changements monétaires comme un signal selon lequel les conditions changeaient et qu’il était temps de déboucler ces positions.
Un tel débouclement se fait rarement dans l’ordre et c’est ce qui explique la volatilité de l’été. Cela fait partie des risques des marchés financiers.

Comment y avez-vous réagi ?

Nous avons eu chaud, mais nous avons gardé notre sang-froid. Nous avons une stratégie qui tient compte de la possibilité de tels mouvements et qui met en place des amortisseurs de chocs. La bourse mondiale a baissé de 8 % (7,7 % pour être précis) entre le 31/07 et le 05/08, mais nos portefeuilles n’ont baissé beaucoup moins que cela. Cette fois-ci, ce qui a amorti le choc c’est notre portefeuille d’emprunts d’Etat qui a évolué de façon positive sur la période.

Quelle est la conclusion à tirer de ces événements ?

Aujourd’hui, cet événement a presqu’été oublié, tellement la reprise a été rapide. On a entre-temps récupéré tout ce qui a été perdu sur la période. Cependant, ce choc doit servir comme piqure de rappel : investir en bourse est une affaire risquée et il faut avoir des portefeuilles équilibrés.
Cela étant dit, la rentrée s’annonce positive pour les bourses. L’assouplissement monétaire ouvre un nouveau chapitre au rallye boursier en cours.
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