Les différentes routes possibles
1. Les maisons de vente⁽¹³⁾⁽¹⁴⁾
Lorsqu’on achète en vente publique, il faut tenir compte du « buyer’s premium », la prime, qui s’ajoute au prix marteau. Selon une échelle dégressive, la prime se situe entre 12,5 % et 25 % du prix marteau pour les grandes maisons de vente, et ne peut se négocier. Le pourcentage facturé comme commission/prime est basé sur le prix : pour les œuvres moins chères, ce pourcentage est plus élevé, pour les œuvres plus chères, il est plus faible.
A la vente, une commission du vendeur (« seller’s commission ») est aussi due. Cette commission dégressive elle aussi est largement inférieure à la prime, et peut parfois se négocier.
Ces frais onéreux sont néanmoins compensés par de nombreux avantages. Les maisons de ventes telles que Sotheby’s ou Christie’s ont le potentiel de faire grimper les prix et de rassembler un grand nombre de collectionneurs expérimentés et fortunés. Elles proposent aussi des estimations et peuvent s'occuper de la transaction du début à la fin, ce qui représente beaucoup moins de travail pour le collectionneur, et renforce la sécurité grâce à leur due diligence.
L'un des risques des ventes publiques est de ne pas atteindre le prix souhaité, malgré une réserve, puisqu’il n'y a aucune garantie qu'une pièce se vende.
2. Marchands et galeries⁽¹⁵⁾
Les marchands et les galeries se rémunèrent sur base de commission. Ces taux, liés au montant de la transaction, sont dégressifs eux aussi. Ils peuvent varier sensiblement selon la complexité ou le temps nécessaire à finaliser la transaction. Il est important de noter que plusieurs intermédiaires peuvent prendre part à la bonne exécution d’une même transaction, et que chacun se rémunère auprès de son client. Il faut donc faire attention à la transparence ainsi qu’aux frais cachés en amont.
Les frais engendrés par ce type d’intermédiaire restent élevés, et le processus est généralement plus long. Cependant, leur expertise ciblée de l’artiste couplée un accès au marché privé permet de sécuriser le prix souhaité, qui n’est pas garanti en vente publique.
3. Les institutions⁽¹⁶⁾
De plus en plus, les musées bénéficient de soutien limité pour l’acquisition d’œuvres à ajouter à leur collection, et les dons sont devenus leur principale source d’approvisionnement. Avec l’interdiction d’aliéner la collection, la sélection et acceptation d’œuvres requiert un long processus, puisque le musée devra prendre en charge les frais d’entreposage et de conservation à perpétuité. Néanmoins, vendre une œuvre à une institution permet d’éviter des frais de transaction élevés, et offre une transparence totale. De plus, l’intégration de l’artiste au sein d’une collection institutionnelle impactera positivement sa cote.
4. Le collectionneur⁽¹⁷⁾
En tant que collectionneur privé, vendre directement à un autre particulier sans avoir d’intermédiaire réduit les frais de transactions et offre une transparence totale sur le processus puisqu’il est dénué de tout intermédiaire. La facilité sera déterminée par la capacité à trouver un acquéreur, mais surtout à négocier le prix souhaité. Il est donc primordial d’avoir une estimation professionnelle de l’œuvre. En fonction de la valeur, la transaction pourra s’avérer complexe et le risque le plus important sera celui de la sécurité de la transaction qui incombe exclusivement au vendeur et à l’acquéreur.
5. Les experts indépendants
Enfin, il reste les experts indépendants, pour qui les commissions sont moins élevées que pour les maisons de vente ou les galeries marchandes. En général, et sur base dégressive, ces commissions se situent entre 2 % et 15 % du montant de la transaction. Cependant, le processus peut s’avérer plus long, mais l’absence de conflit d’intérêt offre une vraie valeur ajoutée, puisqu’ils prendront le temps d’explorer plusieurs pistes grâce à leur accès privilégié et leur avis objectif.