Le burn-out : encore un sujet tabou, pourtant un véritable enjeu sociétal
Le burn-out, ou syndrome d'épuisement professionnel, est en hausse partout en Europe. Selon un rapport de l’INAMI¹ publié en 2024, les incapacités de travail en Belgique liées au burn-out ou à la dépression ont augmenté de 43 % entre 2017 et 2022, avec les femmes représentant plus de deux tiers des cas. En France, près de 2,5 millions de personnes seraient concernés par le burn-out². Au niveau européen c’est 28% des personnes présenteraient des risques de burn-out³.
L'augmentation récente des cas de burn-out au cours des dernières années est liée à des facteurs de risque accrus tels que des environnements anxiogènes, des structures de travail en mutation et des rythmes de vie et de travail accélérés qui dépassent nos capacités physiques et mentales. Cette tendance est exacerbée par la diminution des ressources de soutien, notamment le soutien social et familial réduit et la fragmentation des familles. Ceci touche tant les hommes que les femmes.
La réalité du burn-out se traduit par des coûts humains importants, notamment avec près de 18 mois d'absence au travail liée à la maladie, un taux de rechute de plus de 40 % dans les 2 ans qui suivent le retour au travail, et des effets persistants dans 92 % des cas, incluant des troubles cognitifs, une fatigue extrême et des maladies somatiques.
Les implications financières sont également significatives comprenant des traitements médicaux à long terme, le soutien pour ceux qui ne peuvent pas retourner au travail, et l'insécurité financière pour les familles monoparentales, mais aussi un impact à ne pas sous-estimer sur le conjoint et les enfants.
Le burn-out n’étant toujours pas reconnu comme une maladie à part en France ou Belgique (malgré une reconnaissance au niveau de l’OMS), la pose de diagnostic et la prise en charge sont d’autant plus longs et aggravent la situation. Le coût pour la société serait estimé à 240 milliards d’euros par an en Europe⁴.