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COP27

COP 27 : peu d’actes, beaucoup de mots

Jo Wuytack - Experte en durabilité
Résumé basé sur un article de blog publié précédemment par Gerrit Dubois, spécialiste en investissement responsable chez Degroof Petercam Asset Management.
Après la décevante COP26 de Glasgow, la COP27 a accouché d’une nouvelle souris. La (COP (« Conference of parties ») est la réunion annuelle des parties signataires de la convention sur le climat de 1992 (195 pays et l’Union européenne), qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à prévenir les conséquences indésirables du changement climatique.

La COP27 de Sharm-el-Sheikh n'entrera pas dans l'histoire comme l'ont fait la COP3 pour le protocole de Kyoto et la COP22 pour l'Accord de Paris sur le climat. Pourtant, il y a eu quelques points positifs.

4 questions sur la COP27

Sommes-nous toujours en phase avec les ambitions de l'Accord de Paris de maintenir leréchauffement climatique en dessous de 1,5°C ?

Non. Au contraire, selon un récent rapport des Nations unies, nous nous dirigeons vers un réchauffement de 2,5°C d'ici la fin du siècle, et ce principalement parce que les objectifs climatiques convenus au niveau national ne sont pas suffisamment ambitieux. Même l'engagement en faveur d'une sortie progressive des combustibles fossiles n'a pas été retenu dans le texte final de la conférence. Rien d'étonnant quand on sait que plus de 600 lobbyistes de l'industrie des combustibles fossiles étaient présents.

L'Union européenne a toutefois affiné son objectif de réduction des émissions de carbone, qui est passé de 55 % à 57 %. Toutefois, cela n'est toujours pas suffisant pour limiter le réchauffement à 1,5°C.

Des mesures ont-elles été prises pour financer davantage la lutte contre le réchauffement climatique ?

Les estimations pour financer la lutte contre le réchauffement climatique vont de 160 à plus de 500 milliards de dollars par an. Les promesses actuelles de financement des gouvernements des pays industrialisés s'élèvent toujours à moins de 100 milliards de dollars par an, soit la promesse initiale faite il y a quelques années.

Cependant, nous constatons que de plus en plus de partenariats public-privé cherchent des solutions aux défis énergétiques, les pays industrialisés venant en aide aux pays émergents.

Comment les pays industrialisés travaillent-ils avec les pays émergents ?

Les conséquences du changement climatique sont surtout supportées par les pays qui y ont le moins contribué. Pour y remédier, un accord (historique) a été conclu pour la création d'un fonds spécifique, pour aider les pays en développement à faire face aux pertes et préjudices. La question de savoir qui contribuera à hauteur de combien reste ouverte pour l'instant.

Pouvons-nous compter sur l'innovation et la coopération ?

46 % des objectifs de réduction des émissions de carbone dépendent de technologies qui doivent encore être développées, et les technologies dont nous disposons dans des domaines tels que l'efficacité énergétique sont encore souvent déployées trop lentement.

Toutefois, nous observons de nouvelles initiatives dans des domaines spécifiques de l'industrie qui affichent des ambitions audacieuses. Par exemple, le secteur de l'acier a créé le Conseil mondial de l'acier pour le climat afin de définir une nouvelle "norme d'excellence" pour la production d'acier à faible teneur en carbone. En outre, 214 signataires ont adhéré à la Déclaration de Glasgow sur les Véhicules à Emissions Zéro, qui vise à mettre fin à la vente de véhicules légers non polluants d'ici 2035.

Conclusion

La COP27 est à nouveau une occasion manquée. Les objectifs climatiques fixés au niveau national sont encore insuffisants et il est urgent de mettre en place une coopération internationale, bien plus forte qu'un fonds de compensation et quelques partenariats public-privé. Sans l'engagement des économies à croissance rapide comme la Chine, la Russie et l'Arabie saoudite, les émissions de gaz à effet de serre ne seront pas réduites. Il est donc d'autant plus regrettable que la sortie des combustibles fossiles à Sharm el-Sheikh n'ait pas été formalisée.

Nouvelle chance à la COP28 l'année prochaine à Dubaï ? Nous avons déjà le plan de notre rapport prêt à l'emploi, en espérant qu’il ne faille pas encore le jeter à la poubelle.

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