Où se situe la Belgique dans tout ça ?
On est avancés dans l’utilisation des technologies actuelles (93 % des Belges utilisent un smartphone), mais en revanche, les entreprises sont un peu plus frileuses pour passer au digital. C’est un paradoxe, en particulier dans l’e-commerce. Il y a peu d’offres de sociétés belges par exemple. Est-ce que la Belgique peut encore jouer un rôle d’avant-plan à ce niveau-là ? Définitivement : la Belgique a toujours été au centre des révolutions technologiques par le passé. Mais aujourd’hui, elle n’a pas pris le train dès le début. Au niveau des soins de santé par exemple, nous sommes parmi les plus avancés, tant au niveau de notre système médical qu’en biotechnologie. Faisons de nos soins de santé notre fer de lance dans cette ère digitale. Il y aurait beaucoup à gagner en investissant davantage dans ce secteur-là.
Le digital étant devenu la norme avec la pandémie, comment les jeunes générations peuvent-elles envisager leur futur ? Quel rôle les jeunes ont-ils à jouer dans l’évolution digitale de notre monde ?
La digitalisation touche tout le monde, mais pour les jeunes, leur avenir sera définitivement digital. Et c’est une opportunité de créer un monde qui sera meilleur que le monde actuel. Un monde plus humain, plus flexible, plus écologique. On dématérialise, donc on dépollue par définition. Par exemple, avant on achetait des CD, aujourd’hui, on écoute de la musique via Spotify. C’est non seulement plus facile, l’offre est plus large et c’est moins polluant. Et les data centers de Spotify travaillent sur ceux de Google, qui eux-mêmes travaillent avec de l’énergie 100 % verte (solaire et éolienne). Et si on investit dans ces technologies du futur, c’est un investissement à long terme. La preuve, nous fonctionnons avec de l’énergie renouvelable et c’est rentable.
En conclusion, quel est le message que vous voudriez faire passer ?
Avec ce livre ‘Homo digitalis’, je suis parti des angoisses que pouvait créer la digitalisation, cette rapidité de transformation qui peut effrayer. La leçon que j’en ai tiré, c’est qu’il faut arrêter d’avoir peur de la technologie. La seule façon de maîtriser les risques et de saisir les opportunités, c’est de s’informer. S’adapter. Si chacun voit les avantages de la technologie pour lui-même, en fonction de ses besoins et de ses passions, il aura tendance à s’y intéresser et mieux s’informer. C’est une vraie opportunité qu’il faut saisir !