Diriez-vous que votre pratique sportive, si vous parvenez à la poursuivre, se reflète, de façon plus générale, sur votre vie?
M.F.: “Je continue le tennis et fais également beaucoup de vélo. Le sport fait encore bien partie de mon équilibre, de mon hygiène de vie. Il me permet de recharger mes batteries, un enjeu fondamental dans la vie d’un manager. Bien que je fasse surtout du sport le week-end, je m’impose régulièrement de quitter le bureau à 18 h pour aller jouer un match… même s’il faut retravailler dans la soirée !”
S.C.: “Le dimanche matin, je suis sur l’eau, avec mon équipe d’aviron. J’ai dû ralentir à cause d’une chute à ski, mais c’est temporaire ; je suis consciente de manquer d’énergie quand je ne fais pas de sport. Je fais du vélo, de la course à pied, des flexions le matin en me brossant les dents, et je ne prends jamais l’ascenseur. Cela faisait sourire mes équipes au début, mais j’ai fait plusieurs émules ! Je crois à la vertu de l’exemple. Je recommande aussi à mes collaborateurs de bien dormir, c’est fondamental, tout comme se nourrir sainement et bouger. Notre métier, intense, nous sollicite beaucoup.”
M.F.: “Nous avons la responsabilité de créer un environnement propice tout en respectant les choix de chacune et chacun – tout le monde n’est pas amateur de sport. Mais si, d’une façon générale, un écosystème managérial ne se montre pas vertueux, cela crée des tensions qui se répercuteront inévitablement sur l’ensemble de l’organisation.”
Vous avez tous deux passé plusieurs années à l’étranger. Cela a-t-il modifié votre regard sur le travail, sur le monde ?
M.F.: “J’ai vécu 27 ans à l’étranger, entre l’Australie, Singapour, les États-Unis et l’Amérique latine. Pourtant, je n’étais pas prédestiné, me semble-t-il, à sortir de mon village provençal natal… Ces expériences ont été formidablement enrichissantes. Elles m’ont apporté un surcroît de tolérance, de capacité d’écoute et de compréhension, de sensibilité aux autres modes de vie, de communication. L’écoute constitue une vertu cardinale pour un manager, quel que soit son secteur.
À force de prêter l’oreille, j’ai remarqué que, d’où qu’ils viennent, les humains font face, globalement, aux mêmes problématiques. Partout, les personnes développent le même type d’attentes, de traits de comportements individuels et collectifs. Fondamentalement, nous sommes tous vraiment proches.”
S.C.: “À 16 ans, j’ai quitté la Belgique pour la région californienne de San Diego, où j’ai vécu pendant 10 ans.
Dans un cadre enchanteur, j’ai découvert une société très ouverte, très diverse. Un dépaysement total. J’en ai gardé une attitude très positive, une tendance à me focaliser sur le meilleur de chaque situation. Dans ma cuisine, j’ai affiché en grand une phrase qui dit, en substance, que la vie ne consiste pas à attendre que l’orage passe, mais à apprendre à danser sous la pluie.”