Il est clair depuis un certain temps que les finances publiques doivent faire l'objet d'efforts budgétaires importants pour assurer leur viabilité face au vieillissement de la population. À la mi-octobre, l'agence de notation Moody's l'a signalé en qualifiant de négative la perspective de la cote de crédit (encore solide) de la Belgique. L'agence craint que le prochain gouvernement ne soit pas en mesure de stabiliser la dette publique. En revanche, Standard and Poor's, une autre grande agence de crédit américaine, continue de considérer que les perspectives de notre pays sont stables. L'institution suppose que le nouveau gouvernement, une fois formé, prendra des mesures fiscales décisives.
Augmentation de la dette publique belge
Il n'est pas rare que le débat public sur les finances publiques de la Belgique soit empreint de pessimisme. Les formules toutes faites ne manquent pas non plus : « Nous ne pouvons tout de même pas endetter davantage nos enfants » ou « Il faut équilibrer le budget le plus rapidement possible ». Nous devrions être tout aussi prudents avec le terme « soutenable ». Bien qu'il soit populaire de qualifier les finances publiques d'insoutenables, la réalité socioéconomique est remarquablement plus complexe. Le problème n'est pas le niveau de la dette publique belge en soi. L'alarmisme sur l'état de nos finances publiques n'a pas lieu d'être pour l'instant.
Toutefois, avec un déficit primaire des pouvoirs publics de près de 3 % du PIB, des dépenses de vieillissement en hausse (environ 1 point de PIB au cours de la prochaine législature) et un environnement de taux d'intérêt structurellement plus élevé, le taux d'endettement est clairement en hausse. De plus, on continue à suggérer d'augmenter significativement les dépenses de défense dans un contexte de dynamique géopolitique inquiétante. En outre, davantage d'investissements publics (destinés à accroître la productivité) dans le contexte de la numérisation et de la transition énergétique ne sont en aucun cas un luxe inutile.
Des finances publiques saines
Toutefois, la réduction du taux d'endettement ne peut jamais être une fin en soi. La question cruciale est de savoir si nous parviendrons à prendre des mesures structurelles qui préservent le potentiel de croissance à long terme de notre pays (via une augmentation de l'emploi et de la productivité), tout en réduisant le déficit budgétaire. Il s'agit d'assainir nos finances publiques sans réduire aveuglément les investissements productifs et les dépenses sociales de protection. Bien sûr, il s'agit avant tout d'un choix politique. En tout état de cause, en l'absence d'une vision politique sérieuse et d'un effort budgétaire soutenu, les défis socioéconomiques futurs risquent d'être moins bien relevés, avec des conséquences pour la société dans son ensemble.
Dans le chapitre de son nouveau livre, Hans Bevers, économiste en chef, explique la dynamique de la dette publique. Plutôt que de limiter la discussion à la dette publique belge, il tente d’explique les principaux paramètres qui affectent les finances publiques. Il propose également quelques principes politiques généraux pour assainir nos finances publiques face au vieillissement.
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