ICO est leader mondial du marché de la manutention des cargos transportant de véhicules (roll-on-roll). Opérant à Zeebrugge et à Anvers, outre son infrastructure portuaire, ICO possède son propre parc éolien et un centre de services. Il exploite également le plus grand parc de stations de recharge du Benelux.
Au cours de cette session Meet the CEOs, Marc Adriansens, président et ancien CEO d’ICO a retracé l'histoire de l'entreprise et a fait part de ses expériences et de ses conseils aux autres entrepreneurs.
Comment ICO a-t-elle débuté et évolué ? Quelle trajectoire avez-vous suivie au sein de l'entreprise ?
La société a été créée en 1934 en tant qu'entreprise d’approvisionnement en charbon au port de Zeebrugge. Après quelques grands projets chez RNT Jetfoil dans le port d'Ostende, j'ai rejoint la société en 1984. C'est à cette époque que CTO a été fondée, avec Van Ommeren comme actionnaire. Déjà à l'époque, nous étions des pionniers et nous avons été les premiers à investir dans l'arrière-port qui venait d'être construit. Après avoir été rachetée par CMB, CTO a ensuite fusionné avec Shipping & Bunkering, avant d'être à nouveau rachetée par PSA la même année ; ce qui a permis à l'entreprise de poursuivre sa croissance.
En 2007, NYK a repris toutes les opérations de roll-on-roll. La société s’est alors renommée ICO. Depuis lors, nous avons connu une croissance impressionnante, avec de nouvelles concessions jusqu'à l'expansion de notre terminal, qui s'étend aujourd'hui sur 375 hectares (dont 125 hectares à Anvers).
Quelles difficultés de croissance avez-vous rencontré et comment les avez-vous surmontées ?
Nous avons connu deux grandes difficultés. La première a été la fusion de différentes sociétés (CTO et Shipping & Bunkering) aux cultures d'entreprise différentes. Ce fut un véritable défi pour s’aligner. Ensuite, nous avons dû veiller à ce que les deux sites d'Anvers et de Zeebrugge ne fassent plus qu'un. Nous avons donc opté pour une équipe de direction commune, composée de personnes issues de différents départements et terminaux afin que tout le monde se sente représenté.
En tant que chef d'entreprise, vous devez prendre des décisions. Qui est à vos côtés comme compagnon de route ?
Svein Steimler, le président du conseil d'administration, a été mon principal conseiller et ma principale source d'inspiration. Ensemble, nous avons géré l'achat entre PSA et NYK. Svein est forte une personnalité. Il connaît parfaitement le marché du transport maritime et jouit d'un grand prestige au Japon. Son expérience et son réseau nous ont énormément aidés à être là où nous sommes aujourd'hui.
Après la reprise par NYK, on pouvait s'attendre à ce que nous opérions sous le même nom que notre société mère. Mais il y avait une très bonne raison de ne pas le faire : après tout, nos quais de déchargement ne géraient pas seulement les navires de NYK, beaucoup d'autres compagnies maritimes faisaient également appel à notre infrastructure et à notre expertise.
Votre parcours a sans doute été très instructif. Quels conseils pouvez-vous donner aux entrepreneurs en herbe ?
La gestion des ressources humaines est essentielle. Une entreprise repose sur une bonne coopération entre ses collaborateurs. Il est important de s'entourer d'une équipe solide, de lui confier des responsabilités et de lui donner la possibilité d'apprendre afin qu'elle puisse continuer à se développer. Assurez-vous que tout le monde partage le même esprit et la même motivation.
La durabilité devient de plus en plus importante. Comment votre entreprise l'aborde-t-elle ?
Nous nous considérons comme des pionniers de la durabilité et sommes soutenus en cela par notre actionnaire. Nous disposons d'éoliennes qui produisent suffisamment d'énergie pour alimenter l'ensemble de la ville de Bruges, contribuant ainsi à notre neutralité énergétique. Nous investissons également dans des pompes à chaleur, des panneaux solaires et des systèmes de traitement de l'eau afin de réduire les déchets lors du lavage des véhicules dans nos VPC (centres de traitement des véhicules). Nous avons également beaucoup investi dans l'électrification de notre flotte de véhicules, en optant pour des stations de recharge publiques dans notre parking visiteurs où tout le monde peut recharger son véhicule.
Quels sont vos projets ? Où espérez-vous être dans cinq ou dix ans ?
Depuis l'année dernière, j'ai passé le flambeau à Alain Guillemyn, et j'occupe le poste de président du conseil d'administration. Je me concentre principalement sur la réflexion stratégique et l'alignement de la vision à long terme avec les actionnaires, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur d’ICO. Nous visons à construire sur nos succès année après année, avec un accent particulier sur la culture japonaise, qui donne la priorité à la sagesse et à la vision à long terme.