En est-il de même en droits de donation ?
En droits de donation également le conjoint et le cohabitant légal bénéficient des taux les plus favorables applicables en ligne directe. Ces taux s’élèvent, à Bruxelles, à 3 % pour les donations mobilières (et non de 7 % applicable entre toutes autres personnes et de 3 % à 27 % au-delà de 450.000 € pour les donations immobilières (au lieu de 10 % à 40 % entre toutes autres personnes).
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, les cohabitants de fait formant un ménage depuis au moins d’un an avec le donateur peuvent désormais également bénéficier des taux les plus favorables.
Qu’est-ce qui change pour les familles recomposées ?
Les enfants du donateur ou du défunt bénéficient de taux plus favorables tant en matière de succession que de donation.
En Région bruxelloise, à la différence des deux autres régions, en cas de familles recomposées, les beaux-enfants - soit les enfants de son époux ou de son cohabitant légal - ne sont pour le calcul des droits de donation pas assimilés aux enfants de sorte qu’ils ne peuvent pas bénéficier de ces taux favorables. Au contraire, pour le calcul des droits de succession, les beaux-enfants sont assimilés aux enfants¹.
Depuis, le 1ᵉʳ janvier 2024, la Région de Bruxelles-Capitale, à la différence des deux autres régions, assimile également notamment les enfants du cohabitant de fait depuis ’au moins une année au jour du décès aux enfants en droit de succession De sorte qu’ils bénéficient des taux les plus favorables.
Est-il possible au décès d’un grand-parent d’encore entreprendre une planification en faveur des petits-enfants ?
Oui, si les grands-parents n’ont pas entrepris de planification en faveur de leurs petits-enfants, l’enfant héritier peut renoncer à la succession de son parent en faveur de ses enfants (les petits-enfants du défunt). En région flamande et, depuis le 1ᵉʳ janvier 2024 en région de Bruxelles-Capitale, cette renonciation est fiscalement doublement avantageuse : d’une part, les avoirs ne seront pas imposés une nouvelle fois au décès de l’enfant (puisque recueillis directement par les petits-enfants) mais, en outre,, les droits de succession vont être calculés sur la part recueillie par chacun des petits-enfants de sorte que la progressivité des droits de succession sera moindre. La région wallonne, ne permet pas ce second avantage. Ainsi, dans cette région, fiscalement, les droits de succession seront calculés dans le chef des petits-enfants comme si l’enfant (parent) avait recueilli la succession.
Qu’en est-il du délai de 3 ans en cas de donation non enregistrée pour l’immunité des droits de succession ?
Fin octobre dans son accord budgétaire, le gouvernement bruxellois avait annoncé une mesure visant à encourager les Bruxellois à enregistrer une donation mobilière en faisant passer le délai de la période dite « suspecte » de 3 à 5 ans pour les donations consenties après le 1ᵉʳ janvier 2024. Ainsi, en cas de décès dans les 5 ans (et non 3) de la donation non enregistrée des droits de succession seraient dus.
Cette mesure suppose toutefois un processus parlementaire et l’adoption d’une ordonnance qui à ce jour n’a pas été entreprise. Ainsi, au contraire de ce qui a été annoncé, cette modification du délai n’est pas entrée en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2024 et ne serait pas attendue prochainement.