En effet, il n’est plus question de se contenter d’affirmer ne pas investir dans les plus mauvaises sociétés en termes d’engagement environnemental, social et de gouvernance pour être ISR (Investissement Socialement Responsable). Il faut également créer de la valeur en termes de durabilité et de contribution positive environnementale et sociale et le prouver !
Créer l’impact…
Cette demande de la part des investisseurs est légitime. D’une part, elle défie la raison d’être des investissements durables et responsables : l’appellation sous tendrait que les autres investissements ne sont ni durables ni responsables. D’autre part, elle pousse les limites de cette expertise qui aujourd’hui ne se base plus sur une approche exclusive d’investir dans les meilleurs de la classe, tout secteur économique confondu. Le financement d’entreprises questionnables en matière de durabilité et responsabilité sous la couverture du « Ils font tous cela, nous avons sélectionné le moins pire » n’est plus accepté. La légitimité de chaque émetteur au sein du portefeuille ISR est donc remise en question sur sa réelle contribution au financement d’ une transition économique plus durable d’un point de vue environnemental, social et économique.
… et le prouver !
Cependant, l’investisseur est avide également de preuves tangibles et mesurables. Ici l’expertise rencontre actuellement une multitude d’obstacles et montre ses limites. Pour en citer quelques-uns : la disponibilité des indicateurs, l’exactitude et la vérification des données chiffrées, la pertinence et l’interprétation des nombres, la précision des méthodologies, etc. Beaucoup d’acteurs reconnaissent en toute franchise la difficulté de mesurer aujourd’hui l’impact en termes quantifiés. Et la profession se penche sur le sujet afin de remédier à cette difficulté. Cependant, en l’absence de cadre standardisé, les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies sont de plus en plus utilisés comme cadre de référence.
Les ODD : un cadre de référence quasi universel
En effet, ces 17 objectifs sont communément admis comme référentiels aux différentes externalités auxquelles les portefeuilles peuvent être exposés et permettent de parler un langage commun et compréhensible sur l’impact positif poursuivi par les stratégies d’investissement. Ainsi il est possible de relier les 17 ODD aux quatre grandes thématiques de l’investissement à impact, à savoir le changement et la stabilité climatique (1), le capital naturel (2), les besoins de base/fondamentaux (3) et l’autonomisation (4). (voir illustration ci-contre).
À partir de là, la réflexion peut avoir lieu sur les thématiques et enjeux environnementaux et sociaux auxquels les investissements tentent de répondre.
À titre illustratif, notre expertise en actions européennes durables et responsables répond à plusieurs enjeux d’impact et peut être répartie de la manière suivante en termes d’impact extra financier. (voir illustration ci-dessous).