« Le concept d’investissement d’impact, explique Catherine Champagne, a été utilisé pour la première fois en 2007 lors d’une réunion organisée par la Fondation Rockefeller. Son objet ? Discuter de la nécessité d’une nouvelle stratégie d’investissement face au constat que les Etats disposaient de moins en moins de ressources pour financer des besoins sociaux sans cesse croissants. Ainsi a émergé l’idée de créer un nouveau type d’investissement alliant impact social et/ou environnemental positif à un rendement financier ».
Un marché qui évolue
« Actuellement, la majorité de ces investissements se fait au travers des investissements non cotés. Néanmoins, vu l’urgence des enjeux, l’impact investing en actions cotées se développe rapidement et représente déjà 19% des capitaux investis (GIIN 2020 Annual Impact Investor Survey ) de ce segment. La capitalisation boursière totale des actions représente 56,5 trillons de dollars. Si quelques pourcents de ces actions cotées se dirigeaient vers l’impact investing, les 17 objectifs de développement durables définis par les Nations Unies à l’horizon 2030 auraient une chance de devenir réalité ! ».
Les secteurs « impactés »
« Ce sont les entrepreneurs sociaux qui sont à la base des projets. Ils sont actifs dans les domaines tels que l’accessibilité à des services de base comme le logement, l’eau potable, les soins de santé et l’éducation et aussi dans l’agriculture durable, la reforestation, les énergies renouvelables, l’économie circulaire, la microfinance.
Un rendement… encourageant
«L’enquête du Global Impact Investing Network1 montre que 2/3 des investisseurs recherche une performance similaire à celle des investissements analogues « non impact ». La bonne nouvelle, se réjouit Catherine Champagne, c’est que 88% de ces investisseurs disent atteindre tant leur objectif d’impact que leur objectif financier ! ». Cette exigence de rendement financier positif est très importante car les investisseurs d’impact veulent investir dans des projets durables et viables sur le long terme. »
Qui investit ?
« Les investisseurs privés mais aussi les investisseurs institutionnels tels que les fonds de pension, les compagnies d’assurances, etc. et aussi les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les institutions de financement au développement. Leur motivation ? Agir en tant qu’investisseur responsable. Par ailleurs, la transition vers la durabilité oblige à repenser les business modèles. Il est donc important pour eux de privilégier les entreprises qui seront prêtes pour cette transition ».