Protéger votre partenaire, avantager vos petits-enfants, garantir la préservation de votre patrimoine, soutenir une association, telles sont les préoccupations qui peuvent accompagner la transmission de votre patrimoine.
Dans cette réflexion, de nombreux outils sont à votre disposition. L’on pense notamment au contrat de mariage, à la donation, à la création d’une société ou d’une fondation, mais également au testament.
Définition
Contrairement à la donation, le testament est un acte unilatéral et est, par essence, révocable à tout moment et au gré du testateur¹. L’un de ses premiers avantages est dès lors qu’il peut à tout instant être modifié si les circonstances venaient à changer.
Par définition, le testament est également un acte qui produira ses effets après le décès du testateur et n’implique aucune dépossession du vivant, ce qui peut également rencontrer le souhait du testateur.
Ces caractéristiques font du testament un instrument efficace de programmation successorale dans de nombreuses situations. Dans la présente publication, nous souhaitons aborder de manière essentiellement pratique cinq exemples de situations pour lesquelles le testament s’avère être l’outil approprié pour atteindre vos objectifs.
Tout d’abord, s’agissant du formalisme, il existe trois formes possibles de testament : le testament olographe, le testament authentique et, le testament international (moins fréquent en pratique). Chaque forme de testament présente des avantages et inconvénients, en termes notamment de facilité de réalisation, de coût, de discrétion et de conservation.
1. Testament olographe
Le testament olographe est celui qui est rédigépar le testateur, lui-même, daté et signé. Le testament olographe doit être entièrement rédigé de manière manuscrite (et non dactylographiée).
Le peu de formalisme qui entoure ce testament ainsi que sa discrétion et son faible coût rendent cette forme de testament attrayante. Il y a, toutefois, des inconvénients liés à ce type de testament. En effet, il pourrait ne pas être juridiquement valable, être mal interprété ou encore être plus aisément remis en cause (par exemple relativement à l’état de santé du testateur lors de sa rédaction).
De plus, un autre de ses désavantages est qu’il ne puisse pas être exécuté si celui-ci est perdu ou détruit. Afin de pallier ce risque, il est recommandé de déposer votre testament olographe auprès de votre notaire. Celui-ci notifiera au registre central des testaments (C.R.T.) l’existence de votre testament, cela permettra de garantir que votre testament soit retrouvé au jour de votre décès.
2. Testament authentique
Le testament authentique (ou testament notarié) est celui qui est reçu par un notaire en présence de deux témoins, ou d'un deuxième notaire.
Moins souple et plus coûteux, ce type de testament offre, cependant, davantage desécurité pour le testateur (notamment quant au contenu juridique du testament qui assurera le respect des volontés du testateur). Il est aussi recommandé d’y recourir lorsqu'il y a un risque de contestation sur l’état de santé du testateur lors de sa rédaction. Enfin, l’existence du testament authentique est renseignée par le notaire au registre central des testaments.
3. Testament international
Le testament international - beaucoup plus rare en pratique – est celui qui peut être rédigé de manière dactylographiée par le testateur lui-même ou par un tiers, en la langue de son choix. Le contenu du testament international n’est pas nécessairement porté à la connaissance du notaire et des témoins ; en effet, le testateur peut remettre son testament (dans une enveloppe) au notaire, en présence de deux témoins. Le testateur déclare, en présence du notaire et des deux témoins, que le document qu’il dépose est son testament et qu’il en connait le contenu.
Le testament international présente l’avantage de pouvoir être exécuté dans tous les pays qui ont ratifié la convention adoptant cette forme internationale de testament, ce qui peut s’avérer utile dans le cadre d’une situation internationale (par exemple lorsque le testateur possède des biens immobiliers à l’étranger). L’existence du testament international est renseignée par le notaire au registre central des testaments. Enfin, pour certaines personnes « vulnérables », en raison d’un handicap ou d’une méconnaissance des langues nationales, ce type de testament peut s’avérer plus approprié.
1. Legs aux petits-enfants
En tant que grands-parents, il est fréquent de vouloir avantager directement ses petits-enfants et de vouloir leur donner un (petit) coup de pouce financier. En effet, vos propres enfants ont parfois déjà constitué un patrimoine important (à votre décès) et n’ont donc plus besoin d’une aide financière supplémentaire, tandis que vos petits-enfants envisagent d’acheter un premier bien immobilier (par exemple).
Si vous souhaitez transmettre (à votre décès) une partie de votre patrimoine familial à vos petits-enfants, une technique fréquemment utilisée consiste en l’élaboration d’un testament afin de léguer une partie de votre succession (par exemple une somme d’argent ou un portefeuille-titres) à vos petits-enfants.
En présence de plusieurs petits-enfants, cette solution permet de réaliser une économie fiscale considérable à votre décès. En effet, les droits de succession étant progressifs par tranche, plus l’héritage est important, plus le taux de taxation des droits de succession est élevé. Dans la mesure où le calcul des droits de succession s’effectue par héritier individuellement, plus il y a d’héritiers (en l’occurrence vos petits-enfants), plus la part de chacun sera petite et moins le total des droits de succession sera élevé.
Toutefois, en tant que grands-parents, vous pouvez léguer à vos petits-enfants maximum la moitié de votre patrimoine familial (appelée la « quotité disponible »). En effet, vos enfants (quel que soit leur nombre) ont droit ensemble à leur réserve qui correspond à la moitié de votre succession.
À noter qu’en Région flamande, si vous léguez à vos petits-enfants une somme d’argent inférieure ou égale à € 12.500, ceux-ci ne devront pas payer de droits de succession sur les biens légués.